vendredi 18 mai 2012

Critique littéraire: Virus L.I.V. ou La mort des livres de C. Grenier


Virus L.I.V. 3 ou La mort des livres, le roman qui n’aurait probablement pas existé sans Bradbury…

Christian Grenier, écrivain français, nous propose un livre inspiré du célèbre roman Farenheit 451 de Ray Bradbury. Outre cet « hommage », l’auteur pose une question actuelle : « Les écrans menacent-ils l’écrit ? »


Allis, une sourde et muette, vient d’être élue quarantième membre des Voyelles, un groupe de Lettrés. Son livre « Des livres et nous » vient de paraître et connaît un réel succès, notamment grâce à ses idées provocatrices. En effet, dans celui-ci, elle démontre que les écrans ne sont pas les ennemis de l’écrit, idée originale et audacieuse vu qu’elle vient d’une Lettrée, supposée être anti-écrans. Allis se verra attribuer une mission par les Voyelles : tenter de démasquer qui a inventé le Virus L.I.V. 31 (Lecture Interactive Virtuelle), où il a été mis au point, et s’il existe un antidote. Le groupe des Zappeurs est suspecté, et Allis ira enquêter sur leur territoire, dans la Zone des Zappeurs Zinzins. Elle y rencontrera le fils d’Emma, une autre Voyelle, et s’apercevra qu’elle le connaissait déjà, sous un autre pseudonyme…
Virus L.I.V. 3 ou La mort des livres est un roman dystopique qui s’adresse à la jeunesse, principalement aux deux premières années du secondaire. La lecture est fluide, mais comporte cependant quelques difficultés. Par exemple, les abréviations2 truffent ce roman, et, malgré la présence d’un lexique à la fin de celui-ci, le jeune pourrait se sentir déboussolé car les mots que représentent celles-ci ne sont pas toujours écrits tels quels dans le livre, obligeant le lecteur à avoir recours au lexique fréquemment.
De plus, certains passages du récit sont parfois niais, comme le moment où Allis, l’héroïne, déclare : « Emma ne ressemblait en rien à ma mère. Mais à ce moment-là, je crois que j’aurais aimé être sa fille. » Notons qu’Allis ne connait Emma que depuis quelques heures quand elle déclare cela ! Le nom des auteurs du Virus L.I.V. 3 peut également paraître enfantin, mais certains adolescents le trouveront sûrement amusant : ce sont les Zappeurs Zinzins.
Lors de la lecture de ce livre, il est impossible de ne pas remarquer les nombreuses allusions au roman dystopique de Ray Bradbury, Farenheit 451. Dès la première page, l’auteur écrit une dédicace adressée à Bradbury : « To Ray Bradbury, of course3 ». Dès lors, le ton est donné (celui-ci étant déjà amené par le titre qui fait directement penser à ce célèbre Farenheit 451, dans lequel les pompiers ne sont plus chargés d’éteindre les incendies, mais de brûler les livres, qui sont désormais interdits). Autres références à ce roman : le code d’accès d’Allis est F451, et c’est en plongeant dans l’histoire du livre qu’elle sera délivrée de sa geôle.
Notons également que le message de ces deux romans est d’ailleurs comparable : dans le roman de Bradbury, les livres sont détruits car ils entraînent un questionnement qui pourrait mener au malheur, et, dans celui de Grenier, les livres divisent les gens, car ils ne sont pas accessibles à tout le monde. Grâce au Virus L.I.V. 3, tout le monde peut à présent lire, et cela met les gens sur un pied d’égalité. Un passage du livre illustre cela : lorsqu’Allis dit à Sonn que les livres meurent, ce dernier lui répond : « Non. Ils se transforment. C’est différent. Ils deviennent de véritables mondes accessibles à tous. » Et celui d’ajouter : « Vous croyez que je combats les livres ? Au contraire : j’ai voulu les rendre accessibles au plus grand nombre ! »
Dans ce roman, Christian Grenier pose une réelle question actuelle : Les écrans (ordinateurs, télévisions, etc.) menacent-ils l’écrit ?  Actuellement, les écrans sont omniprésents dans notre société, que ce soient des ordinateurs, des télévisions, ou encore des jeux vidéo, et il semble que la population délaisse l’écrit pour ces technologies. L’écrit meurt-il pour autant ? Il serait faux d’affirmer que les livres ne sont pas menacés, surtout depuis qu’ils sont en vente sous une forme électronique, plus pratique et moins onéreuse que la version papier. Quel sera l’avenir des livres ? Deviendront-ils tous électroniques ? Perdrons-nous un jour la possibilité de manipuler un livre en papier ? Il convient de s’interroger quant à ces éventualités, qui pourraient transformer notre société. Ne perdons cependant pas de vue que les écrans, et les médias au sens large, peuvent enrichir l’écrit, et l’illustrer (pensons à ces adaptations cinématographiques de livres tels que Twilight, Harry Potter ou encore Hunger Games,  qui ont rendu accessibles à tous des histoires dont les jeunes et adolescents parlent souvent entre eux, et desquelles certains pairs pouvaient se sentir exclus, étant des lecteurs malhabiles, ou n’aimant pas lire, tout simplement). Les écrans, dans ce sens, ne contribuent-ils pas à rendre la littérature accessible à tous ? Comme le dit si bien Sonn dans le roman : « Pourquoi s’obstinent-ils à croire que la culture ne passe que par l’écrit ? »
Les livres ne sont cependant pas les seuls menacés, car l’écriture en elle-même tend aussi à disparaître. Qui rédige encore des rédactions sur papier ? La plupart des professeurs demandent qu’elles soient tapuscrites. La technologie s’installe d’ailleurs dans les écoles de plus en plus couramment, notamment par le biais des tableaux interactifs, ceux-ci permettant aux enseignants de projeter leur cours. Qu’adviendra-t-il, dans quelques décennies, du geste graphique ? Le débat peut cependant être controversé, car tout le monde devrait s’adapter à notre société qui évolue de plus en plus vite, et il ne serait pas enrichissant d’être totalement réfractaire à ces technologies qui nous donnent plus de moyens qu’auparavant, ce serait-ce qu’au niveau de la mise en page et des documents mis à notre disponibilité. Il conviendrait plutôt de s’y intéresser, afin de rester intégré à la société. Dès lors, les cours d’informatique et d’éducation aux médias ont une place plus que légitime dans les écoles. La meilleure solution semblerait d’alterner les activités proposées aux jeunes : tantôt écrire à la main, tantôt à l’ordinateur. Il en va de même pour les enseignants : pourquoi ne pas donner un cours tantôt via tableau interactif, tantôt en écrivant au tableau noir ?
Ce livre permet donc de poser des questions quant à notre société actuelle, et pourrait alimenter de nombreux débats avec de jeunes adolescents. Un petit bijou, à lire dès que possible !

1 Ce virus se propage d’un livre contaminé au lecteur, et du lecteur aux livres qu’il lira par la suite. Lors de la lecture, le lecteur est plongé dans l’histoire, et peut être passif ou actif, pouvant aller jusqu’à dialoguer avec des personnages. Au fur et à mesure de la lecture, les mots s’effacent. Notons qu’il en va de même pour l’écriture : à peine rédigés, les mots disparaissent.
2 AEIOU pour Académie Européenne des Intellectuels Officiels Unis, B.C.B.G. pour Big Computer Bill Gates, JOEL pour Journal Officiel de l’Europe des Lettres, etc.
3 « A Ray Bradbury, bien sûr ».

Source
Virus L.I.V. 3 ou La mort des livres, Christian Grenier, Hachette, Le Livre de Poche Jeunesse, 1998.

C. B.

samedi 28 avril 2012

Rédaction d'une nouvelle fantastique et/ou science-fictionnelle

Me Audin nous a demandé de rédiger une nouvelle fantastique et/ou science-fictionnelle de deux pages maximum, dont la finalité serait le tableau Le Déjeuner sur l'herbe de Manet.


Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours été attirée par la peinture, raison pour laquelle je suis devenue historienne de l’art. Je ne savais pas, à l’époque, que cette passion changerait ma vie. A tout jamais.
Tout a commencé un jour pluvieux de novembre, alors que je visitais une galerie d’art  d’Oslo. Ayant repéré un tableau de loin, je m’approchai et l’observai attentivement. Il s’agissait du tableau intitulé Solitude d’un peintre que j’aimais beaucoup : Paul Delvaux. Mon visage n’était plus qu’à trente centimètres de celui-ci lorsque la jeune fille représentée sur la peinture se retourna et me fixa dans les yeux. Son regard dégageait beaucoup de malice, et, après m’avoir fait un clin d’œil, elle reprit sa position initiale sur la toile. Je me tournai afin de vérifier si j’avais été la seule à remarquer que le tableau avait pris vie, et cela se confirma lorsque je remarquai que j’étais à présent seule dans la petite pièce. Je sentis qu’il fallait absolument que je sorte, que je reprenne mes esprits.
Après tout, j’étais tellement fatiguée ces jours-ci que j’avais sûrement rêvé. On m’avait diagnostiqué un cancer de la peau quelques mois auparavant, et j’avais à présent la sensation de vivre dans une bulle, étant très affaiblie par le lourd traitement qui devait rallonger ma vie de quelques mois. Avant de mourir, je m’étais fixé un objectif : voir de mes propres yeux les toiles que j’aimais le plus.
Le lendemain, je pris l’avion pour Figuéres, où je comptais visiter le musée consacré à Salvador Dali, l’un des plus grands peintres surréalistes. Je fus émue de voir ce magnifique bâtiment, et y entrai avec une grande impatience. J’avais rêvé de cet instant depuis tellement d’années ! Après deux heures passées à parcourir le musée, je trouvai enfin ma toile favorite : La tentation de Saint-Antoine. Tout à coup, je vis les éléphants bouger, retombant sur leurs pattes et me projetant des rafales de sable sur le visage. Je dus cligner plusieurs fois des yeux pour me débarrasser des petits grains qui s’y étaient incrustés. Je les rouvris et continuai à regarder cette toile qui s’animait devant moi. La jeune femme nue dansait à présent, comme si elle voulait s’offrir à moi. Gênée par cette scène, je fermai les yeux un moment en espérant que, quand je les rouvrirai, la toile serait redevenue inanimée. Ce fut le cas.
Je commençais alors à me poser plusieurs questions. Pourquoi ces toiles s’animaient-elles ? Pourquoi étais-je la seule à le remarquer ? Y avait-il un message caché ? Je rentrai à l’hôtel et m’endormis quelques heures d’un sommeil parsemé de rêves, de toiles qui s’animent et de questions.
A mon réveil, je bus un café noir et pris l’avion pour Paris. Aujourd’hui, j’avais rendez-vous au Musée d’Orsay, où je comptais voir Le Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet, peintre qui fut le sujet de mon mémoire. Arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle, je pris ma valise et partis à la recherche de l’auberge dans laquelle j’avais loué une chambre. Arrivée là-bas, je fus rassurée de ne devoir passer qu’une nuit dans cette chambre sale, terne et minuscule. Je décidai de prendre une douche, de manger une tartine au jambon que je m’étais préparée avant de quitter l’Espagne et de fumer une cigarette. Je partis ensuite en route pour le musée.
Je payai l’entrée et me dirigeai directement devant cette toile. Le musée venant d’ouvrir, j’étais seule dans la salle où celle-ci était exposée. Je remarquai tout de suite cette femme nue, que j’avais déjà tant de fois observée, et qui me paraissait maintenant si réelle, si… vivante ! Et, en un instant, tout vacilla autour de moi. Ma tête tournait, j’avais la nausée et tout devenait flou. Je pensais alors faire un malaise, et ne me doutais pas de ce qui allait se produire une seconde plus tard. Je fus littéralement aspirée par la toile !
J’étais à présent penchée, tentant de me relever mais me sentant trop faible pour y parvenir. A ma droite, j’entendais des gens rire et discuter. Je tournai la tête et vis les personnages qui étaient présents sur la peinture que j’avais observée un instant auparavant ! La femme était nue, et semblait s’être offerte à l’homme qui se tenait à sa gauche, un noble dont un ami était également présent. Tous se retournèrent pour me regarder, un sourire ironique ornant leur bouche et ne semblant guère surpris de mon apparition.
La femme m’adressa la parole : « Eléonore, pensais-tu réellement pouvoir t’échapper ? ». Les souvenirs revinrent alors : j’avais déjà rencontré ces personnes, et nous avions été très proches lorsque nous n’étions encore que des adolescents rebelles.  Nous avions l’habitude de nous habiller de vêtements sombres, déchirés et cloutés et de nous maquiller afin d’effrayer les gens dans la rue, la nuit tombée. Souvent, Robert et Jean tenaient fermement notre victime dans une ruelle obscure, pendant que Marie et moi fouillions ses poches à l’affût de bijoux et d’argent. Celui-ci nous servait à nous procurer des drogues dures que nous nous injections chaque soir dans les veines. Tout semblait aller pour le mieux, jusqu’au jour où j’ai découvert, dans la poche d’un homme que l’on volait, un magnifique cutter. La lame brillait sous la lumière d’un lampadaire, et je ne pus refreiner une envie profonde : enfoncer cette arme dans son ventre et sentir son sang magnifiquement rouge et encore chaud se répandre sur mes mains. J’avais toujours rêvé de voir la vie quitter une personne qui me fixerait alors dans les yeux sans comprendre ce qui lui arrivait.

Revenant à l’instant présent, je ne pus alors m’empêcher de demander à Marie ce que nous faisions dans cette peinture. J’appris alors que, les prisons étant surchargées, des scientifiques étaient parvenus à trouver une solution : emprisonner les détenus dans des peintures. Si, par hasard, une personne présente sur la peinture reconnaît une personne qu’elle a connue et qu’elle sait coupable d’un délit, elle l’attire inexorablement dans le tableau, qui sera dès lors sa prison. Jusqu’à la fin des temps.



mercredi 11 avril 2012

Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Matheson [en construction]



Ayant beaucoup aimé Je suis une légende, j'entame ce livre avec enthousiasme, car je suis curieuse de lire une autre œuvre de cet auteur.

Les premières phrases me perturbent car il n'y a pas de pronom personnel (exemple: "Me rends en Californie, dois acheter du pain..."). J'apprends par la suite que le narrateur enregistre en fait cela sur un dictaphone, raison pour laquelle il ne prend pas la peine de faire des phrases "complètes".
Le héros s'appelle Richard Collier, a 36 ans et est atteint d'une tumeur au cerveau inopérable. Afin de ne pas être confronté aux regards de pitié de ses connaissances, il décide de partir sans prévenir personne, et atterrit dans un hôtel californien, le del Coronado. Dans le musée, il découvre l'affiche d'une pièce de théâtre jouée dans ce lieu en 1896, et tombe fou amoureux d'une actrice américaine qui tenait un rôle dans celle-ci, Elise McKenna. Il va entreprendre des recherches afin d'en apprendre le plus possible sur elle, et réalisera qu'il a déjà croisé les yeux de cette femme, en 1953, le jour de sa mort. Il avait déjà remarqué, dans les articles parlant d'elle, que son regard était triste, et s'est dit, dès cet instant, qu'il en était la cause.

Il décide alors de remonter en 1986 afin de côtoyer Elise. Pour y parvenir, il va d'abord enregistrer des phrases telles que "Je suis le 19 novembre 1986..." et les faire tourner en boucle. Cela ne fonctionnant pas, il fait la même chose par écrit et, après plusieurs tentatives, il y parvient! Je trouve ce procédé trop simple et suis déçue, car je m'attendais à quelque chose de plus original.

lundi 9 avril 2012

Réflexion: pourquoi cette aversion pour la philosophie?

Me Centi m'ayant demandé de développer davantage ce point lorsque je parlais de Genesis, je me suis posé la question plus en profondeur...

J'ai eu un cours de philosophie à l'université quand j'étudiais l'histoire. Celui-ci était d'un ennui mortel, certainement parce que ce que nous voyions ne m'intéressait pas. Le cours consistait à étudier la biographie des grands philosophes de différentes périodes et leurs théories. Je ne me suis jamais sentie concernée par cela.

Je me représente toujours un philosophe comment étant une personne hautaine, barbante, habillée de vieux vêtements ternes (avec une préférence pour le kaki et les pantalons en velours) et pensant avoir la science infuse. Tout ce blabla pour quoi, au final? Des hypothèses, des suppositions. Rien de concret, donc. J'apparente la philosophie, excusez-moi du terme, à de la masturbation mentale. Réfléchir sur le monde, oui. Mais partir dans des théories que seules les philosophes comprennent, non. J'ai la vague sensation que la philosophie ne sert à rien, sinon à se prendre la tête pour le plaisir.

Je me trouve dans l'incapacité de fournir plus d'explications, car mon aversion relève du domaine du ressenti, et je me parviens pas à mettre de mots précis sur celui-ci.

Le doigt tendu de Claude Raucy



Me voilà bien embêtée... Sachant que l'auteur de ce livre viendra en classe, et qu'il est tombé sur le blog de Brice, j'ai peur d'avoir des propos qui pourraient le blesser. Je vais essayer d'argumenter mon opinion en étant la plus respectueuse possible, donc. Evidemment, il était plus facile de démolir le livre "Genesis", dont je ne serai probablement jamais en contact avec l'auteur. Je ne compte cependant pas démolir Le doigt tendu, bien que j'aie plusieurs reproches à formuler.

Dès la lecture du titre, qui est très éloquent, j'ai compris que le thème allait être la seconde guerre mondiale. Pourquoi l'auteur a-t-il choisi ce thème, qui a déjà été abordé des milliers de fois? Je suis lassée de lire des livres parlant de la guerre, tout comme je suis lassée de regarder des films qui traitent du même sujet. Il est bien évidemment important de savoir ce qui s'est passé, mais je trouve que c'est toujours la même chose lorsque ce sujet est abordé dans les livres et films.

J'ai lu ce livre sans éprouver la moindre émotion, ce qui m'a mise un peu mal à l'aise et m'a fait culpabiliser vu le sujet abordé. Je pense que cela est du au fait que les personnages n'ont pas de profondeur. Mr Raucy insère des personnages, leur attribue un nom, une origine, parfois un métier mais ne leur apporte pas ce petit quelque chose qui fait que l'on s'attache à eux. Pierre est juste un adolescent juif durant la guerre, dénoncé par son ami Jacques, qui sera recueilli par un violoniste nommé François à Paris, et tombera amoureux d'une certaine Rebecca, elle aussi juive. Je n'ai pas la sensation d'avoir retiré quelque chose d'autre de ce livre que ces quelques informations, d'après moi, plutôt superficielles. Au final, je sais que Pierre est rongé par la haine qu'il éprouve envers Jacques, mais je ne parviens pas pour autant à cerner ce personnage.

J'ai également été "frustrée" par le manque de rebondissements du roman. Pierre est dénoncé, s'enfuit, est recueilli par François... what else? Il n'y a pas vraiment de péripéties, ce qui m'a donné l'impression que le roman était plat et creux. J'aurais aimé davantage d'aventure, d'étonnement, de surprises.

Petit point positif cependant: la préface, qui explique clairement, sans entrer dans les détails, le contexte de l'histoire à l'enfant ou jeune adolescent qui s'apprête à entreprendre la lecture de ce livre.

samedi 7 avril 2012

Une pièce montée de Blandine Le Callet

Bande-annonce de l'adaptation cinématographique du film.

Vous allez croire que c'est une habitude, mais c'est aussi d'une seule traite que j'ai lu ce roman... En fait, il n'y a que les romans de littérature de jeunesse que je lis par "morceaux" afin de respecter les consignes du carnet de lectures, mais j'éprouve davantage de plaisir à lire sans devoir écrire et m'interrompre.
Ce roman a été aussi bon que la pièce montée que les mariés ont dégustée: sucré, agréable et procurant une sensation de bien-être.

Blandine Le Callet nous offre ici un petit bijou plein d'humour, de subtilité et de charme. N'étant pas intéressée par le thème du mariage, j'ai ici craqué et pris un plaisir inouï à dévorer ces 250 pages.
Ce roman est polyphonique, c'est-à-dire qu'à chaque chapitre, un invité du mariage (ou les mariés aux-mêmes), racontent ce qui se passe dans leur tête et comment ils voient les choses.

Il y a tant de personnages dans ce roman que j'ai dessiné un arbre généalogique afin de lire le livre avec davantage de fluidité (chose que je n'aurais pu faire avec les personnages du Le troupeau aveugle de J. Brunner, ceux-ci n'étant pas issus de la même famille).

J'ai eu un énorme coup de cœur pour la sœur de la mariée, Marie, qui détonne! Vingt-huit ans, aînée de la famille, chercheuse en biologie cellulaire, extravagante et... célibataire! Tout le monde lui conseille de trouver quelqu'un, mais Marie n'a pas du tout la tête à ça! Au mariage, elle va faire la connaissance d'Agnès, la seule personne qui la complimentera sur son énorme chapeau à plumes dont elle était si fière avant que sa famille ne lui dise qu'il est hideux. Les jeunes filles papotent, se rapprochent et... dansent un slow, pour finalement s'embrasser sur la piste de danse! J'ai apprécié que Blandine Le Callet insère un couple lesbien dans son roman.

J'ai par contré détesté de toutes mes forces la mariée, Bérengère, si hautaine, superficielle et méchante! Elle ne supportait pas que la nièce de son futur époux, Lucie soit trisomique et s'est arrangée pour qu'elle ne soit pas présente sur les photos! Avant le mariage, elle avait même demandé à son fiancé d'en toucher un mot à son frère, histoire de voir si Lucie ne pouvait pas être "annulée". Je découvre, en ce personnage, une fille ignoble et je ne comprends même pas ses pensées! En quoi une enfant trisomique dérange-t-elle?? Personnellement, j'éprouve beaucoup d'affection pour les gens atteints de cette déficience. Et comment a-t-elle osé évincer ainsi une petite fille handicapée juste pour que le mariage soit "parfait"? Je ne comprends pas non plus son fiancé, qui se marie avec une parfaite garce qui a des pensées plus que mauvaises! 

Vincent, le marié, lui, voulait un petit mariage intime. L'important, c'était l'amour qu'il y avait dans le couple, et non la représentation luxueuse que Bérengère voulait faire de leur mariage! Il ne reconnaît d'ailleurs pas sa femme durant les préparatifs, tant celle-ci fait attention au moindre détail, comme si l'essentiel se trouvait dans le matériel. Il finira cependant pas l'épouser, à mon plus grand dam. Je ne comprends pas comment on peut épouser une personne pareille...

Les personnages m'ont paru réels, et j'ai beaucoup ri lors de cette lecture. Une vraie bulle d'oxygène pendant ce blocus bien chargé :-) Durant les vacances, je lirai l'autre roman que l'auteure a écrit.

Le roman a été adapté au cinéma en 2010 et les personnages principaux sont Jérémie Rénier et Clémence Poésy. Je n'ai vu que la bande-annonce et ne trouve pas qu'elle corresponde beaucoup au livre. Les personnages ne sont pas tels que je me les représentais, et plusieurs évènements ne sont pas toujours présents dans le livre. Je regarderai ce film si j'en ai l'occasion.

En tout cas, n'hésitez pas à dévorer ce livre, car vous ne pourrez en éprouver que du plaisir!