dimanche 1 janvier 2012

A la brocante du cœur de Robert Cormier



Je commence par lire bien entendu le titre et pense que ce livre va parler d'un brocanteur ayant le cœur sur la main. Je lis ensuite le résumé apéritif et apprends qu'il s'agit en réalité d'un roman policier apparemment très axé sur la psychologie. Ouf! Pas de philosophie cette fois, donc... ;-) Selon le résumé, un enfant aurait tué un autre enfant... Je pense directement à l'Affaire Jennifer Jones. Sur la couverture, on aperçoit des pièces de puzzle suspendues à des fils rouges. Une enquête policière est un puzzle à reconstituer, c'est pourquoi cette illustration me semble assez explicite.

Cette approche psychologique d'un tueur me plaît particulièrement car j'ai toujours été fascinée par la psychologie des tueurs. J'ai lu la plupart des livres de Stéphane Bourgoin, spécialiste en serial killers, qui dresse un portrait psychologique de ceux-ci et analyse les faits ainsi que leur passé. Je vous conseille cet auteur si, comme moi, vous vous intéressez à cette thématique. J'avais d'ailleurs, à l'époque du procès Dutroux, et comme bon nombre de personnes, été attirée par des études en criminologie. Après avoir fait trois jours de stage auprès d'un avocat, j'ai cependant réalisé que je n'étais pas du tout faite pour le droit. Je suis alors revenue à une idée que j'avais depuis l'enfance: devenir enseignante. Bref, revenons-en à ce cher Mr Cormier... :-)
 
Au début du roman, on parle d'une certaine Lottie. Qui est-elle? Une chienne? Une petite fille? Une épouse?
Lorsque je lis qu'Alicia, la petite fille de 7 ans assassinée, est couverte de feuilles et de branches dans un bois, je pense à Michelle, la petite victime de Jennifer Jones qui, elle aussi, a été laissée dans un bois recouverte de branchage. De plus, celle-ci aussi a été tuée en recevant un violent coup sur la tête. Je pense que Jason est l'assassin car il doit passer l'après-midi avec Alicia. Il aime bien celle-ci... Lui a-t-elle résisté?
A la page 29, je suis cependant dans le doute, car Jason est étonné qu'Alicia soit morte. Mon sentiment est renforcé à la page 45, et je pense alors que le meurtrier est le frère d'Alicia, Brad. Se sont-ils disputés? Les relations ont l'air rendues entre le frère et la sœur.

A la page 49, je lis que le policier Braxton veut que Trent vienne interroger Jason. Je suis un peu perplexe et énervée car il n'y a aucune preuve matérielle inculpant Jason... Ca ne me semble donc pas juste et assez aléatoire! Pauvre gosse... Braxton dit d'ailleurs à Trent:
" C'est ça, le hic. Pas de preuves matérielles. Pas de témoins. Pas d'armes. Pas d'empreintes digitales. C'est pourquoi on vous appelle. Nous avons un suspect qui correspond au profil. Mais il nous faut des aveux. Sinon il nous filera entre les doigts."
Pourquoi s'acharner sur Jason sans supposer qu'il soit innocent?

Je comprends un peu mieux le titre lorsque je lis, à la page 75, que le credo de Trent est un extrait d'un poème de Yeats:
" Les choses infectes.
Je dois rester tapi au pied de chaque échelle,
dans l'infecte brocante du coeur."

Un passage de la page 78 m'interpelle: "La ville a besoin d'une arrestation, les familles sont bouleversées." Ils sont donc prêts à sacrifier l'avenir d'un jeune adolescent pour calmer les esprits! 

Je remarque, tout au long du récit, que Trent fait très attention à l'analyse comportementale de Jason. J'aime beaucoup cela et m'intéresse au langage non verbal, qui, selon moi, peut nous éclairer quant au ressenti d'une personne. C'est la seule chose que fait Trent et que j'apprécie, par ailleurs... Celui-ci manipule Jason jusqu'à le pousser à avouer un crime qu'il n'a pas commis! Comment un adolescent pourrait faire face à une telle pression même en étant innocent?? Je suis alors heureuse lorsque Trent est piégé: Brad a avoué le crime! Il est rétrogradé et j'en suis ravie. Jason est enfin innocenté et je suis contente pour lui... jusqu'à ce que je lise les dernières lignes! Quel retournement de situation... Je suis surprise et déçue car je m'étais attachée à ce personnage.

J'ai apprécié la lecture de ce roman même si je trouve qu'il manque d'action. Les aspects psychologique et comportemental m'ont plu et la fin est surprenante. Un livre que je proposerai peut-être à mes élèves plus tard, mais sans grande conviction... En effet, je préfère leur proposer des romans avec davantage d'aventure.

6 commentaires:

  1. J'apprécie que tu scindes ta lecture... on peut ainsi voir comment tu réfléchis par rapport au texte (c'est, je pense, ce que devront arriver à faire tes propres élèves...). On suit ainsi le fil de ta pensée, qui se perd, revient, court et analyse. C'est intéressant.
    Cela dit, si tu n'es pas convaincue... je pense qu'il ne faudra pas le proposer à tes élèves, il demande une approche "proche" si j'ose dire, un investissement de la part du professeur. Et puis, quel est l'utilité de parler des livres que l'on n'aime pas ?

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  2. j ai une question pourquoi a t on nomme ce recit a la brocante du coeur

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  3. Réponses
    1. C est le gars avec qui il c est battu au milieux de l histoire parce que il avait pas été correct

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  4. Ses qui le personnage principale svp aider moi

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  5. La fin est complètement improbable. Faut pas avoir un baccalauréat en criminologie ( ce que je detiens) pour s'avoir qu'on ne devient pas un meurtrier parce qu'on s'est fait manipuler par un ripoue qui a d'ailleurs payé pour son immortalité.

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