lundi 26 décembre 2011

Genesis de Bernard Beckett



La première chose qui me saute aux yeux est l'horrible couverture de ce roman: une couleur rouge criarde et deux têtes de singes dont les yeux sont traversés par une barre horizontale blanche. C'est d'un mauvais goût très certain... Bref, je décide d'aller plus loin et lis le résumé apéritif, qui me donne très envie de lire ce livre qui, au premier abord, me paraissait rébarbatif. Un roman futuriste? Du petit lait pour l'amatrice de science-fiction que je suis!

Je me lance donc plus que motivée dans cette lecture et... déchante vite! Je me rends compte que ce livre est truffé de références philosophiques (République de Platon, noms de philosophes, ton du roman...). La philosophie est une matière dont j'ai toujours eu horreur. J'essaie cependant de m'accrocher car il s'agit quand même d'une lecture obligatoire et, en plus, je suis tellement curieuse que je veux savoir de quoi ça parle exactement. Je parcours donc les pages, de moins en moins convaincue par ce roman et le courage commençant à me déserter petit à petit...

Je décide, après moultes discussions avec moi-même, de suspendre la lecture de ce roman à la page 43. J'y reviendrai, je crois, plus tard...

Le lendemain, je décide d'en finir avec ce livre. Je déteste laisser une lecture inachevée et espère m'être trompée. C'est donc remotivée que je recommence. L'ennui reprend le dessus dès les premières pages mais je m'accroche et continue. Une question d'un Examinateur m'interpelle à la page 56: "Êtes-vous en train de soutenir qu'une société ravagée par la peste vaut mieux qu'une société ravagée par l'indifférence?" Une société ravagée par la peste doit être quelque chose de très tragique et effrayant, mais je pense que l'indifférence est pire encore. Que deviendrait un monde dans lequel personne ne se soucierait de personne?
Vers la page 75, il est dit que les parents ne connaissent par leur enfant, c'est pourquoi je me demande quel est alors l'intérêt d'enfanter. Il s'agit peut-être de la normalité de cette société, qui ne se pose même pas la question. Ayant une autre culture, je dois faire un effort de décentration pour essayer de mieux comprendre.

Lors d'un premier hologramme que présente Anax, il est question d'une conversation entre Adam et Art. J'aime bien celle-ci car les interlocuteurs sont plein de répartie et répondent au taquet. Cependant, je n'ai pas aimé le quasi-monologue d'Art dans l'hologramme suivant, et si j'avais été à la place d'Adam, je n'aurais même pas pu écouter tout ce qu'il disait... Les monologues, très peu pour moi. J'aime les discussions avec des échanges d'idées et pas les personnes qui parlent toutes seules comme si elles avaient la science infuse.

Je fais une pause à la page 157 car je me rends compte que je lis sans lire. Mes yeux parcourent les lignes mais mes pensées sont ailleurs. Concentration, intérêt, où êtes-vous?

Je remarque à la page 168 une erreur dans le livre. A la fin de la page, il est écrit:" Tu mens, lui dit Adam, doucement mais fermement." C'est en fait Art qui dit cette phrase.

Une phrase de la page 174 prête à la méditation: "Le changement avait amené la peur, et la peur avait amené la destruction." Je pense que lorsqu'une société est effrayée, elle se retranche et cela peut effectivement la conduire à sa perte si personne n'est là pour prendre les choses en mains et établir des règles à respecter afin de rassurer les gens et de leur donner un cadre de vie.

A la fin du livre, je lis que les examinateurs ont des figures d'orang-outang, je me demande alors si les robots ont pris le contrôle du monde. Ensuite, je lis qu'Anax elle-même est un robot! Alors là, je suis agréablement étonnée, car je ne m'y attendais pas. Quel retournement de situation! Au final, je ne regrette pas de m'être ennuyée durant plus de 200 pages car la fin valait le détour! Je ne conseillerais cependant ce livre à personne  car je ne l'ai pas du tout aimé. Je pense que c'est le livre idéal pour dégoûter des élèves du niveau inférieur de la lecture. C'aurait été mon cas à cet âge-là.

1 commentaire:

  1. Voilà une fin d'article sans concession !
    Lorsque tu tombes ainsi sur un roman qui te déplaît tant, nourris ton désintérêt d'autres références similaires. Par exemple, tu dis ne pas aimer la philosophie... laquelle ? de qui ? ce livre te fait-il penser à un philosophe en particulier ? Pourquoi n'aimes-tu pas la philosophie ?... Il est toujours intéressant de découvrir ses propres "pourquois".

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