vendredi 23 décembre 2011

L'Affaire Jennifer Jones de Anne Cassidy

Björk - Hunter
(musique que j'avais en tête en lisant le roman)



Avant d'entreprendre la lecture de ce livre, je m'intéresse à la quatrième de couverture. Celle-ci est rouge (comme le sang) et un corps dans lequel figurent des articles de journaux l'illustre. En lisant le résumé apéritif, je pense que Jennifer Jones est la victime d'un meurtre et que son histoire va m'être relatée.
Le roman commence avec l'histoire d'Alice Tully. Je me demande pourquoi celle-ci vit chez une assistante sociale et pouquoi elle s'intéresse autant à Jennifer Jones... L'a-t-elle côtoyée? Est-elle passionnée par la psychologie des criminels? Qu'est-ce qui a déclenché cette obsession?
J'ai un doute... Alice serait-elle Jennifer Jones? Un extrait me pertube:
" Où était Jennifer Jones? C'était la question que tout le monde se posait, et il n'y avait dans le pays qu'une poignée de gens capables d'y répondre. Alice Tully en faisait partie."
Comment Alice le saurait-elle? 

Dans le chapitre deux, on parle d'un homme portant une veste de cuir qui vient régulièrement dans le café où travaille Alice. Qui est cet homme? Epie-t-il Alice? Le cas échéant, pourquoi? J'apprends qu'il s'agit en fait d'un détective privé qui cherche où se cache Jennifer Jones. A la fin du chapitre, je réalise que le doute que j'avais (Alice = Jennifer Jones) est fondé grâce à cet extrait:
" Il était abject et il recherchait JJ. Il ne savait pas qu'il l'avait retrouvée!"

Vers la page 49, il est dit que Jennifer Jones ne pourra pas renouer avec sa mère avant dix ans... Je trouve cela terriblement long! Une mère, c'est précieux... alors sortir de prison et ne pas pouvoir la contacter, c'est très difficile. 
A la fin du chapitre 5, j'apprends que Jennifer n'a plus vu sa mère depuis 4-5 ans, ce qui me paraît beaucoup. J'ai du mal à comprendre... Comment se fait-il qu'elles ne se soient pas vues depuis aussi longtemps? Sa mère ne pouvait-elle pas la voir? Je trouve cela étrange, car elles avaient l'air d'avoir une belle relation complice et pleine de tendresse.
A la page 98, je suis horrifiée! Jennifer bat le chien de sa grand-mère avec une poupée... Je peux comprendre qu'elle ne supporte pas le chien, mais de là à le battre! Cette petite fille souffre-t-elle de problèmes psychologiques non traités? Elle semble fortement sujette à la brutalité.

Lorsque je lis que les journaux disent qu'Alice va suivre un programme de réinsertion aux Pays-Bas, je ne peux m'empêcher de penser à Michelle Martin et aux rumeurs qui laissaient entendre qu'elle irait dans un couvent en France. J'ai alors ressenti la tourmente que cela provoquerait dans les esprits pour l'avoir vécue dans la vie réelle.

Un personnage en particulier m'énerve: Sara, la voisine de Rosie et Jennifer. Celle-ci semble s'incruster et me fait penser à une fouine. J'ai l'impression qu'elle sait qui est Alice Tully et qu'elle veut connaître des détails croustillants ou juste avoir le plaisir de côtoyer une personnalité. J'apprends plus loin qu'elle est en fait journaliste. J'ai trouvé cela "sympathique" qu'elle prévienne Alice qu'elle va rédiger un article sur elle mais elle lui fait clairement du chantage (si elle participe à la rédaction, son nom et adresse actuels ne seront pas divulgués)., chose qui m'insupporte. Je me sens prise en tenaille à la place d'Alice!

J'arrive à la deuxième partie et on en vient enfin au vif du sujet: le meurtre à proprement parler! Depuis le début du roman, je me demande ce qui s'est passé. Qui est mort? Pourquoi? Comment? Dans quel contexte? Les informations me parviennent au compte-goutte, ce qui me rend un peu nerveuse car je ne suis pas quelqu'un de très patient.
Je découvre deux nouveaux personnages: Lucy et Michelle. Lucy me touche, car elle est petite et dominée. Michelle, quant à elle, m'énerve au plus haut point. Pour qui se prend-elle? Elle essaie de diriger tout le monde et je n'apprécie pas cette attitude. Je pense, pour l'instant, que Jennifer a tué Michelle parce qu'elle l'excédait.
Plus loin dans le récit, je lis que Jennifer a poussé Lucy dans l'eau... Encore un accès de colère! J'ai vraiment mal au cœur pour Lucy et, à ce moment du récit, je me dis qu'en fait, Jennifer a tué Lucy et non Michelle.

Mes craintes concernant la mère de Jennifer sont confirmées tout au long du livre: celle-ci est tombée dans la pornographie. Je suis très choquée lorsque Carole demande à sa fille de poser vêtue en habits d'écolière pour M. Cottis, cet homme qui me dégoûte. Cette femme est malsaine et n'est pas très équilibrée, il me semble! Je pense qu'elle a joué un rôle dans le déséquilibre psychologique et les accès de violence de sa fille. Quelle fillette pourrait grandir et s'épanouir normalement dans un endroit où la mère pose nue? De plus, sa mère l'abandonne fréquemment... Le sentiment de rejet doit alors être très fort, surtout pour une enfant de cet âge, qui a besoin d'un modèle pour se construire et se fixer des limites. Comment peut-elle savoir que la violence est foncièrement une mauvaise chose si elle vit dans un environnement inquiétant et, en soin, violent aussi (la pornographie pouvant, selon moi, être vécue comme une agression par l'enfant)? Je crois que Jennifer est à bout, qu'elle n'en peut plus et est profondément malheureuse.

Pour la troisième partie, nous revenons à la vie d'Alice Tully. Je suis un peu déçue car je préfère lorsque l'on parle de son passé. La vie actuelle d'Alice est trop axée à mon goût sur son histoire d'amour avec Frankie, personnage que je trouve dénué de profondeur et banal. 
A un moment du livre, Alice va passer quelques jours chez Frankie. Elle rencontre alors sa famille. Je me sens un peu inquiète, comme si je pressentais une explosion imminente, la prochaine découverte de l'identité d'Alice. Frankie va-t-il réaliser que c'est elle qui figure sur la photo publiée par la presse? La famille de Frankie va-t-elle faire le lien? J'avais raison de m'inquiéter... Alice finit par tout révéler à Frankie. Cela devait bien arriver un jour!

Je lis à la fin de la troisième partie que la mère d'Alice profite du tumulte médiatique pour enfin faire la couverture d'un magazine. Quelle mère peut faire ce genre de choses? Je trouve cela ignoble!

Voulant vérifier si la troisième partie est la dernière, je m'aperçois qu'une quatrième partie existe et qu'elle se nomme "Kate Rickman". J'ai alors compris: Alice va changer à nouveau d'identité. Combien de fois le fera-t-elle durant sa vie? Est-ce réellement une solution en soi? Il me semble que d'un côté, cela est nécessaire, mais que de l'autre, c'est un cercle vicieux. 

A la page 306, je lis une phrase que la mère de Jennifer a dite et qui me semble vraiment incroyable:
" J'ai dû supporter beaucoup de choses".
Certes, être la mère d'une enfant criminelle ne doit pas être facile à vivre, mais avoir eu une mère comme elle non plus!

Pour conclure, je dirais que j'ai apprécié la lecture de ce roman mais qu'il ne restera pas un incontournable. J'ai par contre apprécié son originalité: on connaît l'identité de l'assassin afin de connaître celle de la victime. 

1 commentaire:

  1. Essaye d'analyser ce qui t'a profondément agacée dans le roman... Est-ce lié à l'histoire, aux personnages, à l'intrigue ?

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